En pénétrant dans le Régime Écossais Rectifié, vous posez un pied sur les sentiers de la tradition, du respect des valeurs humanistes et de la tolérance. Ce rite se caractérise par une quête initiatique fondée sur :

  • une orientation spiritualiste chrétienne,
  • une vocation à conserver et transmettre la réflexion philosophique et les symboles des mythologies fondatrices de notre société et des différents courants qui ont marqué notre civilisation,
  • Une recherche ouverte, dans une libre réflexion, pour une meilleure compréhension de soi et de l'humanité.

Tel est l'esprit de la maçonnerie de tradition pour qui, dans chaque acte il y a le visible et l'invisible, le positif et le négatif, un présent fugitif, voire inexistant, portant déjà en germe son avenir.

Les francs-maçons de ce rite sont invités à réfléchir. Il leur est proposé un apprentissage et une méthodologie fondés sur la connaissance des symboles, outils vivants qui dans une dynamique constante remet en question les acquis. Le travail proposé s'adresse à l'intériorité de chacun dans une riche expérience intimiste qui par résonance, bouscule l'extérieur en faisant évoluer ses conceptions et sa vision du monde, car celui (ou celle) qui s'est engagé sur la voie maçonnique, s’est engagé dans la plus grande aventure possible : la conquête de Soi.

Le Rite Écossais Rectifié est constitué par deux composantes successives, indépendantes :

1/ La première, maçonnique, dite " symbolique ", consacrée à l'initiation proprement dite, en quatre grades,

La cérémonie de réception à ce grade récapitule et parachève le contenu initiatique des trois précédents et le mène à son accomplissement.

Ces quatre grades sont axés sur la reconstruction intérieure de l'homme par l'approfondissement de sa démarche spirituelle et la pratique consciente des vertus théologales.

Lorsque le Maître Écossais de Saint-André a atteint le degré requis de réalisation spirituelle prouvant qu'il a effectivement mis en oeuvre l'initiation maçonnique, il peut avoir accès à l'Ordre Intérieur.

2/ La seconde dite " ordre intérieur ", conférant une initiation à la spiritualité d'inspiration chevaleresque, sur la base d'un Ordre de chevalerie chrétien qui n'est en aucune façon assimilable ni à un système de hauts grades, ni à des grades philosophiques.

L'Ordre Intérieur comporte deux étapes :

  • Une étape préparatoire et transitoire : L'Ecuyer Novice.
  • La seconde étape est celle de Chevalier maçon Bienfaisant de la Cité Sainte (en abrégé C.B.C.S.). Ce n'est pas un grade, mais une qualité que confère la cérémonie d'armement. Le Chevalier a le devoir d’œuvrer activement dans l'Ordre et dans le monde pour mettre en pratique les enseignements moraux reçus dans les Loges de Saint-Jean et de Saint-André, qu'il n'abandonne pas pour autant mais où il doit, au contraire, et plus que jamais, se vouer au service de ses frères et de tous les hommes, en particulier par l'exercice actif de la bienfaisance.

 

Le Rite Écossais Rectifié est, de plus, doté d'une doctrine profonde très formalisée, dont la connaissance par ses membres est indissociable des actes rituels et des discours édificateurs tant elle imprègne l'esprit du rite.

La maçonnerie universelle impose, dans sa perspective universaliste fondamentale, la pluralité de confessions, sans exclusion aucune dès lors que ses membres croient en Dieu.

La bonne pratique de la maçonnerie rectifiée conduit, quant à elle, le maçon à rejeter hors du chantier de la « construction du Temple », son orgueil, son égoïsme, sa recherche des honneurs et des places, sa lâcheté, son besoin d'imposer son autorité. Il les chassera comme contraires au climat de sainteté qui distingue les bonnes loges rectifiées, et comme opposés à l'esprit chrétien.

Le Régime Écossais Rectifié a pour but avoué de maintenir et de fortifier les principes qui sont à sa base :
• La fidélité aux principes chrétiens primitifs.
• L'attachement aux principes et traditions, tant maçonniques que chevaleresques du Régime se traduisant par l’étude de l’ésotérisme chrétien selon des voies enseignées dans l’Ordre.
• Le perfectionnement de soi-même par la pratique des vertus chrétiennes afin de vaincre ses passions, corriger ses défauts et progresser dans la voie de la réalisation spirituelle.
• La pratique constante d'une bienfaisance active et éclairée envers tous les hommes, quels que soient leur origine, leur nationalité, leur situation, leur religion ou leurs opinions politiques ou philosophiques.

Bien vivre le Régime Écossais Rectifié, c'est naturellement avoir l'esprit à éteindre les tensions, à éconduire les ambitieux et à éviter les conflits.

C'est remplacer les procès d'intention par des crédits d'intention, se conduire en élus, en vrais enfants de la Lumière, fidèles et dévoués à l'esprit de fraternité. Dans la communauté des frères et sœurs, il ne doit et ne peut y avoir nulle méfiance des uns envers les autres, aucune crainte d'être trompé, manipulé, exploité par son frère, ou sa sœur. Car, en loge rectifiée comme à l'extérieur, la parole, l'intention, les relations entre les frères et sœurs sont placées sous la seule autorité de Dieu, donc de la fraternité.

Bien vivre la maçonnerie rectifiée, c'est ainsi orienter toute sa vie de maçon vers la charité, la bienveillance, la bienfaisance sous toutes ses formes, la tempérance, la justice. C’est œuvrer en toutes circonstances à produire des fruits de vraie fraternité.

Les pratiquants du Régime Écossais Rectifié pourront, dans cette perspective d'une maçonnerie rectifiée bien vécue, voir dans la fraternité construite par l'initiation bien plus qu'une attitude morale ou de convenance.